Le Captage et Stockage du Carbone (CSC) est un ensemble de technologies visant à capturer les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant de sources industrielles ou de la biomasse, puis à les stocker de manière sécurisée dans des formations géologiques. Cette technique est conçue pour réduire les émissions de CO2 dans l’atmosphère et lutter contre le changement climatique. En France, le CSC est déjà identifié comme une solution potentielle pour traiter jusqu’à 15 MtCO2/an, comprenant 5 MtCO2 issues de l’industrie et 10 MtCO2/an provenant de la biomasse. Dans cet article, nous explorerons plus en détail le processus de captage, les méthodes de stockage et les défis associés à cette technologie.
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ToggleLe Processus de Captage
Le captage du CO2 comprend plusieurs techniques qui permettent d’extraire le CO2 des gaz émis avant qu’ils ne pénètrent dans l’atmosphère. Parmi ces techniques, le captage en pré-combustion, le captage post-combustion et le captage oxy-combustion sont les plus répandues. Le captage en pré-combustion consiste à décarboner le combustible avant qu’il ne soit brûlé, en le transformant en un gaz de synthèse composé principalement d’hydrogène et de CO2. Cela permet de séparer le CO2 avant qu’il ne soit émis. Le captage post-combustion, très courant dans les centrales électriques, extrait le CO2 des fumées après la combustion du combustible. Enfin, la captage oxy-combustion utilise de l’oxygène pur pour la combustion, ce qui facilite la capture du CO2 en créant des émissions plus concentrées.
Les Méthodes de Stockage
Une fois le CO2 capturé, la question se pose de savoir où et comment le stocker. Le CSC repose sur le stockage géologique du CO2, en l’injectant dans des formations géologiques sécurisées telles que des aquifères salins profonds, des anciens champs de pétrole ou de gaz, ou des formations géologiques profondes. Une fois injecté, le CO2 est emprisonné par des couches de roche imperméable à travers un processus de minéralisation naturelle qui peut prendre des milliers d’années. Ce stockage à long terme vise à empêcher le CO2 capturé de retourner dans l’atmosphère.
Applications et Potentiel
En France, le potentiel du CSC est vaste. Les objectifs nationaux visent à traiter jusqu’à 15 MtCO2/an, dont une partie significative provient de l’industrie et de la biomasse. Le CSC est par exemple appliqué dans la production d’électricité, la sidérurgie, la cimenterie, et la chimie. Des initiatives de stockage de CO2 sont aussi exploitées pour améliorer la récupération assistée de pétrole (EOR), une technique qui utilise le CO2 injecté pour augmenter la pression dans les champs pétrolifères et améliorer l’extraction du pétrole. De plus, des solutions innovantes visent à valoriser le CO2 capturé en le réutilisant dans des processus industriels ou dans la fabrication de nouveaux matériaux.
Défis et Perspectives
Malgré son potentiel prometteur, le CSC rencontre plusieurs défis. Les principaux défis techniques incluent le coût élevé de la capture du CO2 et les incertitudes associées au stockage à long terme. Les infrastructures pour le transport et le stockage du CO2 nécessitent également des investissements considérables. En termes de réglementation, des cadres légaux clairs et des politiques de soutien sont nécessaires pour encourager le développement et le déploiement à grande échelle du CSC. Enfin, des recherches continues sont essentielles pour améliorer l’efficacité des technologies de captage et assurer la sécurité des sites de stockage.
En somme, le captage et le stockage du carbone représentent une voie viable pour réduire les émissions de CO2 et contribuer aux objectifs de neutralité carbone. Bien que les défis soient nombreux, les avancées technologiques et les initiatives réglementaires pourraient ouvrir la voie à une adoption plus large du CSC dans un avenir proche.