La question de savoir si la Chine parviendra à freiner sa montée en puissance des émissions de CO₂ à travers le développement des énergies renouvelables est cruciale, tant pour l’environnement mondial que pour la lutte contre le changement climatique. En tant que premier émetteur de gaz à effet de serre, ses choix stratégiques auront des répercussions significatives sur l’avenir de notre planète. Investissant massivement dans des technologies vertes, Pékin espère montrer l’exemple, mais la transition vers un modèle énergétique durable s’avère complexe face aux défis économiques et industriels qui persistent. Il est indispensable de s’interroger sur la véritable portée de ces efforts et sur leur capacité à transformer le paysage énergétique chinois dans un délai raisonnable.
Table of Contents
ToggleLe contexte actuel des émissions de CO₂ en Chine
En 2024, la Chine est responsable d’environ 30% des émissions mondiales de CO₂, dépassant de loin les États-Unis et l’Union européenne. Cette situation est le résultat d’une croissance économique rapide et d’une dépendance marquée à l’égard du charbon. Mais la Chine a pris un engagement crucial dans le cadre de l’Accord de Paris : plafonner ses émissions de CO₂ d’ici 2030.
Le tournant des énergies renouvelables
Grâce à une adoption massive des énergies renouvelables, certains analystes suggèrent que la Chine pourrait déjà avoir atteint ce pic d’émissions. En 2024, l’électricité du pays provient de plus en plus de sources solaires et éoliennes. En mai 2024, 12% de l’électricité chinoise provenait du solaire, contre 7% l’année précédente, et 11% de l’éolien.
Influence de la baisse du charbon et des avancées technologiques
La réduction de l’utilisation du charbon, associée à la croissance rapide des énergies solaire et éolienne, a considérablement contribué à ralentir l’augmentation des émissions. De plus, la Chine a stoppé l’utilisation massive du pétrole en électrifiant davantage ses transports. En juin 2024, 45% des voitures particulières vendues étaient électriques ou hybrides rechargeables, un chiffre qui pourrait atteindre 50% d’ici la fin de l’année.
L’impact du secteur de la construction
Le secteur de la construction a longtemps été un levier pour relancer l’économie chinoise. Toutefois, la production de ciment et d’acier a récemment diminué en raison du ralentissement de la construction. Si cette tendance se poursuit, les émissions devraient également diminuer. Néanmoins, il existe toujours un risque latent : l’industrie des centrales au charbon reste sous-utilisée mais pourrait être réactivée en cas de besoin économique.
Les défis futurs et les prévisions
Il est crucial de noter que ce n’est pas la première fois que des analystes parlent d’un pic des émissions en Chine, pour ensuite observer une nouvelle hausse. La véritable évaluation de ce pic ne pourra être faite qu’avec le temps et une observation continue.
À plus long terme, le passage de l’économie chinoise vers les services et une réduction de la construction pourrait stabiliser, voire diminuer, les émissions de manière plus soutenue. Cependant, des efforts constants sont nécessaires pour éviter des « hausses et baisses » sporadiques des émissions au cours de cette décennie.
Le rôle crucial des politiques gouvernementales
Pour que le monde dans son ensemble reste dans les limites des réchauffements climatiques les moins catastrophiques, il est impératif que les émissions mondiales diminuent de manière significative cette décennie. Cette vision optimiste est possible si les gouvernements respectent leurs engagements pour tripler la capacité mondiale des énergies renouvelables et doubler les améliorations de l’efficacité énergétique d’ici 2030.
Il est évident que la Chine joue un rôle central dans cette mission globale. Reste à voir si le pays réussira à maintenir cette trajectoire vers une dépendance accrue aux énergies renouvelables et à une réduction durable de ses émissions de CO₂.